L’émergence de l’Intelligence Artificielle dans nos vies et dans l’économie soulève de nombreuses questions d’éthique. Au fil de différentes études voire même de polémiques entre promoteurs de l’IA, il est apparu comme nécessaire de trouver un équilibre entre les avantages offerts par ces technologies et les risques potentiels pour la société dans les domaines de l’éthique, de l’économie, de la productivité, du travail, de l’organisation des entreprises et plus largement sur la souveraineté industrielle et numérique des États.

Les bouleversements technologiques et sociaux attendus et parfois même redoutés justifient que la bataille pour la souveraineté passe par la maîtrise et l’encadrement de ces algorithmes.

Encadrer la révolution

Il devenait donc urgent et indispensable de fixer un cadre de développement à l’IA. C’est dans ce contexte qu’a été mis en place par Elisabeth Borne, ex-Première ministre, en septembre 2023, le « Comité de l’intelligence artificielle générative ».

Co-présidé par deux experts – Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’ENS (Ecole nationale supérieure) et Philippe Aghion, économiste et professeur au Collège de France – ce comité a rédigé un rapport intitulé « IA : notre ambition pour la France » qui a été remis à Emmanuel Macron le 13 mars dernier.

Ce volumineux document (130 pages) met en lumière les enjeux et les défis de l’IA pour la France et propose in fine 25 recommandations et 7 « recommandations prioritaires » pour « faire de la France un acteur majeur de la révolution technologique de l’intelligence artificielle (IA) ». En résumé, ses auteurs préconisent de développer une IA éthique, respectueuse des valeurs humaines et environnementales, et de renforcer la compétitivité des entreprises françaises dans ce domaine. Il recommande également de former l’ensemble des citoyens à ces nouvelles technologies et de créer un cadre réglementaire adapté.

7 préconisations incontournables

  • Développer une IA éthique : Il est essentiel de mettre en place un cadre éthique pour le développement et l’utilisation de l’IA. Ce cadre devrait être basé sur des principes tels que le respect de la vie privée, la non-discrimination et la transparence. Il devrait également inclure des mécanismes de contrôle et de sanction en cas de non-respect de ces principes.
  • Renforcer la compétitivité des entreprises françaises : Pour que la France puisse tirer pleinement profit de l’IA, il est nécessaire de renforcer la compétitivité de ses entreprises dans ce domaine. Cela passe par un soutien accru à la recherche et à l’innovation, ainsi que par la mise en place de mesures favorisant l’adoption de l’IA par les entreprises.
  • Former les citoyens à l’IA : L’IA va profondément transformer le marché du travail. Il est donc essentiel de former les citoyens à ces nouvelles technologies, afin qu’ils puissent s’adapter à ces changements et saisir les opportunités offertes par l’IA.
  • Créer un cadre réglementaire adapté : L’IA soulève de nombreuses questions juridiques et éthiques. Il est donc nécessaire de créer un cadre réglementaire adapté, qui permette de réguler ces technologies tout en favorisant leur développement.
  • Promouvoir une IA au service de l’environnement : L’IA peut être un outil puissant pour lutter contre le changement climatique et protéger l’environnement. Il est donc important de promouvoir le développement d’une IA « verte », qui contribue à la transition écologique.
  • Favoriser l’inclusion numérique : L’IA ne doit pas creuser les inégalités, mais au contraire contribuer à les réduire. Il est donc essentiel de favoriser l’inclusion numérique, en veillant à ce que tous les citoyens aient accès à ces technologies et puissent en bénéficier.
  • Renforcer la coopération internationale : L’IA est un enjeu mondial, qui nécessite une coopération renforcée entre les États. Il est donc important de renforcer la coopération internationale dans ce domaine, afin de promouvoir le développement d’une IA éthique et responsable à l’échelle globale.