Créée en 2021, la toute jeune start-up The Exploration Company, vient de lever 160 M$ pour développer, d’ici 2027, son projet de cargo spatial réutilisable. Une pépite franco-allemande déjà repérée par la NASA.
Elon Musk l’a fait avec sa fusée Space X, pourquoi des Européens ne seraient-ils pas capables de créer, eux aussi, un vaisseau spatial réutilisable ? Un défi qu’est en train de relever à la vitesse de la lumière la start-up franco-allemande The Exploration Company (TEC ), qui vient de réussir une belle levée de fonds de 160 millions de dollars pour créer une capsule spatiale réutilisable dédiée au fret entre la terre et les stations en orbite terrestre et même lunaire. Un marché colossal en devenir. Ça n’est pas pour rien que, pour la première fois, deux fonds souverains européens ( BPI-France et l’allemand DTCF) ont investi ensemble dans ce projet.
Croissance la plus rapide au monde
Le 1er vol est prévu en 2027, c’est-à-dire demain. Mais déjà, en moins de trois ans, TEC a déjà conçu et réalisé deux démonstrateurs. Une rapidité d’innovation inégalée pour cette start-up créée en 2021 avec une équipe d’ingénieurs experts en aéronautique par Hélène Huby, européenne convaincue, normalienne, énarque passée par Airbus et Ariane Espace.
« Nous construisons l’une des entreprises spatiales à la croissance la plus rapide au monde », peut-on lire sur le site de The Exploration Company qui compte déjà 200 salariés, majoritairement des ingénieurs
Des caractéristiques sans pareil
Dénommé Nyx (déesse du cosmos dans l’antiquité grecque), le projet de cargo réutilisable enthousiasme déjà la planète du New Space par ses caractéristiques et son potentiel dans un marché extrêmement prometteur qui anticipe un chiffre d’affaires de 5 à 50 milliards de dollars d’ici 10 ans avec pas moins de 2700 satellites lancés chaque année d’ici là, selon Euro Consult.
Nyx sera ainsi capable de :
- Décoller à partir de n’importe quel lanceur lourd et s’arrimer à n’importe quelle station en orbite terrestre ou lunaire.
- Emporter jusqu’à 4 tonnes de matériels et ramener sur terre jusqu’à 3 tonnes de matériel, soit le volume le plus important au monde actuellement.
- Être réalimentée en vol orbital pour poursuivre sa mission
- Recourir à un carburant non toxique, mélange de méthane liquide cryogénique et d’oxygène liquide, produisant une poussée de 200 tonnes.
- Rendre les missions accessibles au plus grand nombre, entreprises spatiales et non spatiales, avec « un coût 25 à 50% moins élevé que les autres véhicules », précise la start-up.
3 ans et déjà 800 M€ de commandes
Alors que son vaisseau expérimental n’est pas encore en production, la start-up, implantée à la fois à Mérignac et Munich, avec des bureaux en Italie et à Huston (Etats-Unis), engrange les commandes. Parmi ses premiers jolis faits d’armes commerciaux, TEC a signé un contrat public avec l’Agence spatiale européenne et cinq contrats privés, dont un contrat à 100 millions de dollars avec Axiom Space, jeune société fondée par un ancien de la Nasa et qui a levé 500 millions de dollars.
Mission pour TEC : assurer le fret vers sa 1ère station spatiale qui doit prendre forme en 2026.
Enfin, TEC est la première compagnie européenne à avoir signé avec la NASA le Space Act, sésame pour travailler avec l’agence américaine. Quand on sait l’importance d’occuper le terrain le premier… Prochaine étape, cruciale pour l’avenir de TEC, le lancement programmé, en 2025 d’un premier mini cargo d’une capacité de 300Kg.
Même si beaucoup reste à faire, TEC et sa présidente, Hélène Huby, démontrent une formidable faculté à faire évoluer l’ensemble de son business, aussi bien au plan technique qu’au plan commercial, en respectant toujours, jusque-là, son calendrier prévisionnel pourtant très ambitieux.
Il semble bien que The Exploration Company ait déjà décollé