L’I.A. pour booster notre Défense ! Dans un contexte de tensions militaires internationales et de relance de la course technologique dans le secteur militaire, la France a décidé de lancer en juillet prochain une agence pour développer l’intelligence artificielle dans le domaine de la Défense. L’aboutissement d’un travail et d’une réflexion lancés en 2017. 

Cette structure sera dotée de 300 millions d’euros de budget annuel, a annoncé le 8 mars dernier le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, dans un entretien au journal les Echos.

« Il nous faut avoir les briques technologiques pour basculer souverainement sur les nouvelles générations d’armement, justifie le ministre qui résume et met en garde : « Soit l’armée française prend date, soit elle décroche ». 

L’« Amiad » (Agence Ministérielle de l’Intelligence Artificielle de Défense) sera dirigée par un ancien cadre de Google, Bertrand Rondepierre, a déjà annoncé le ministre. Son objectif consistera à « perfectionner les armements, le renseignement et la planification des opérations militaires », selon le ministre. Pour atteindre l’efficacité et le progrès attendus, l’agence pourra notamment exploiter et extrapoler des informations classées secret-défense.

300 experts répartis sur deux sites

Entre 2024 et 2030, la France prévoit globalement d’investir deux milliards d’euros pour intégrer l’intelligence artificielle au secteur de la défense, détaille Sébastien Lecornu.

Côtés moyens, d’ici à 2026 l’agence doit recruter 300 ingénieurs, chercheurs, doctorants civils et militaires. Son fonctionnement sera souple, assure le ministre, afin de mieux convaincre les meilleurs talents de venir y travailler.

L’Amiad sera répartie sur deux sites, un pôle Recherche, établi à Palaiseau (Essonne), sur le site de l’Ecole polytechnique, et un Pôle Technique, implanté près de Rennes, à Bruz, sur le site spécialisé dans la maîtrise de l’information et du secteur cyber de la Direction générale de l’armement (DGA).

 Enfin, le « super calculateur classifié » nécessaire à son fonctionnement sera installé au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine).