Au 14e siècle, 75 à 200 millions de personnes à travers le monde sont mortes après avoir été infectées par la peste bubonique, dite peste Noire. Au XXe siècle, entre 1918 et 1919, la grippe espagnole a tué 30 à 50 millions de personnes en quelques mois. Identifié en mai 1983, le virus du VIH totalise quant à lui à ce jour plus de 42 millions de victimes. Première grande pandémie du XXIe siècle, la Covid-19, ou SARS-CoV-2, a fait en 3 ans 16 millions de morts dans le monde.

La liste est longue des victimes des pandémies qui ont endeuillé l’histoire de l’Humanité. Et malgré les succès de la recherche et de la médecine, le rythme ne faiblit pas voire il s’accélère, favorisé par la mobilité croissante des populations infectées.

L’IA, nouvel allié de taille pour la prédiction

Avec l’émergence de l’IA, une nouvelle opportunité de lutte contre les pandémies est apparue : la santé prédictive ; ou comment, grâce notamment à l’analyse de données,  anticiper, repérer l’arrivée d’une maladie hautement transmissible et s’y préparer.

Conscients du fort enjeu sanitaire, mais aussi économique (la mort de millions de personnes a toujours impacté la production), certains ont entamé une véritable croisade contre ces virus souvent mutants et tueurs à grande échelle.

4 centres de recherche inter-universitaires ciblées

C’est le cas de la Fondation Nationale des Sciences des États-Unis (NSF) qui vient d’annoncer avoir investi 72 millions de dollars pour créer aux Etats-Unis quatre centres de recherche multi-universitaires dédiés à la prédiction et à la prévention des pandémies en même temps qu’à la formation de la prochaine génération de scientifiques qui ne manqueront pas de poursuivre ces travaux.

Equipes pluridisciplinaires

Cet investissement fait partie du programme de la NSF intitulé « Predictive Intelligence for Pandemic Prevention », lancé pendant la pandémie de Covid-19. Les recherches financées et confiées à des équipes pluridisciplinaires auront pour objectif de développer des techniques permettant de prédire et d’atténuer les futures pandémies, qu’elles touchent les animaux, les plantes ou les humains.

Prédire pour prévenir et répondre aux menaces

Les quatre projets financés réuniront des experts de plusieurs domaines pour cibler trois axes principaux :

  • améliorer la surveillance environnementale,
  • passer de l’analyse des données à la prise de décision,
  • et comprendre les interactions entre hôtes et agents pathogènes.

Concrètement, il s’agit de mettre autour de la table des experts en biologie, en informatique, en intelligence artificielle et en ingénierie, principalement.

La finalité recherchée se résume en trois mots : « prédire, prévenir et répondre » aux pandémies potentielles, et ce dans toutes les formes de vie, selon Sethuraman Panchanathan, directeur de la NSF.

« Investissement crucial »

« La recherche sur les maladies infectieuses émergentes est un investissement crucial pour notre avenir et nécessite une approche collaborative qui englobe plusieurs disciplines et secteurs, tout en intégrant les outils et technologies les plus récents » Sethuraman Panchanathan

Un investissement sanitaire, mais aussi économiquement intéressé puisque ses initiateurs en attendent en retour, un gain en matière de santé, bien sûr, mais aussi « de la stabilité économique et de la sécurité ».