La France s’apprête à devenir un réel acteur majeur, voire leader, de l’intelligence artificielle (IA) grâce à un partenariat stratégique avec les Émirats arabes unis. Jeudi 6 février 2025, à une semaine du Sommet pour l’Action sur l’IA, l’Élysée a dévoilé un projet d’envergure spectaculaire visant à transformer le paysage technologique français et européen en matière d’Intelligence Artificielle.

Un projet hors normes

Cœur du projet, cet accord prévoit la construction d’un immense campus dédié à l’IA et comprenant un data center géant d’une capacité de calcul pouvant atteindre un gigawatt, ce qui en fera un des plus gros data center au monde. Cette puissance lui permettra notamment de faire tourner les futures modèles d’IA en toute souveraineté et efficacité.

Le campus sera développé par un consortium franco-émirati, avec la participation notable du fonds d’investissement MGX. L’investissement estimé se situe entre 30 et 50 milliards d’euros, témoignant de l’ampleur de l’engagement des Émirats arabes unis.

35 sites présélectionnés pour l’implantation du campus

Bien que la localisation précise du futur campus n’ait pas encore été totalement dévoilée, le gouvernement français a indiqué avoir identifié 35 sites « prêts à l’emploi » pour accueillir des centres de données. Une annonce concernant la première tranche d’investissement est attendue lors du Sommet Choose France 2025 en mai. Mais on sait déjà qu’une telle structure pourra accueillir plusieurs milliers d’étudiants, de chercheurs et sans doute des entreprises ou startups du secteur pour créer de l’émulation et profiter d’un environnement technologique unique.

Former 100 000 spécialistes de l’IA

Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à positionner la France comme un leader européen de l’IA. Emmanuel Macron a exprimé son ambition de former 100 000 chercheurs en IA d’ici à 2030, dans le but de faire de la France le « pays leader » du continent européen en matière d’intelligence artificielle.

10 à 20 000 étudiants, et 1000 à 2000 chercheurs pourraient trouver chaque année leur place dans ce campus. L’accord prévoit également des partenariats académiques, avec la création de doubles diplômes en ingénierie de l’IA, des échanges d’étudiants et des projets de recherche conjoints. Cette collaboration s’étend aux domaines de la défense, de l’énergie, de la santé et de la finance.

Pour les Émirats Arabes Unis, c’est une opportunité de diversifier leurs investissements et de s’affirmer comme un acteur majeur de l’IA à l’échelle mondiale.

Ce projet marque une étape cruciale dans le développement de l’écosystème IA en France, promettant de stimuler la recherche, l’innovation et d’attirer des talents et des investissements supplémentaires dans le secteur en s’appuyant sur des compétences déjà reconnues et un bouillonnement de l’éco-système français lui aussi reconnu.