Nouveau secrétariat d’Etat dédié et nouvelle tête méconnue du grand public mais reconnue du monde de la Tech innovant ; avec la nomination de Clara Chappaz à la tête du secrétariat d’Etat à l’IA et au Numérique, la France semble vouloir prendre un nouveau virage de l’innovation de pointe. Voici pourquoi et avec qui.
Double bonne nouvelle pour la planète IA. Clara Chappaz, 35 ans, ex-directrice de la mission French Tech, a été nommée ce dimanche 22 septembre par Michel Barnier 1ère Secrétaire d’État chargée de l’Intelligence Artificielle (et du Numérique) de l’histoire de la France. Un tournant pour la stratégie numérique hexagonale mais aussi promotion d’une spécialiste convaincue des bienfaits du numérique et de l’innovation à un moment où la France de l’IA a besoin d’être encouragée.
Structuration des politiques publiques autour de l’IA
Autre nouveauté, ce secrétariat d’Etat est désormais rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, piloté par Patrick Hetzel. Précédemment, le secrétariat au Numérique dépendait du ministère de l’Economie. Cette nomination de Clara Chappaz à ce poste marque donc une étape importante dans la structuration des politiques publiques autour de l’Intelligence Artificielle (IA) en France. La France qui compte déjà de beaux atouts avec H ou encore Mistral AI, Dust, LightOn ou encore XXII Group.
Biberonnée à l’entreprenariat
Fille de l’entrepreneur Pierre Chappaz, ex-IBM, cofondateur de Kelkoo, de Wikio et de Teads, Clara affiche un brillant cursus en 2012 elle intègre l’ESSEC Business School, plus tard elle décrochera un MBA à la Harvard Business School. En 2024-2025 elle intègre l’Institut des hautes études de défense nationale en tant qu’auditrice.
Depuis son entrée sur le marché du travail, Clara Chappaz est notamment passée par différents postes de direction/développement de star-ups telles que Vestiaire collective, devenue licorne française, et, précédemment, au sein de l’entreprise Zalora11, plateforme de mode e-commerce en Asie du Sud-Est.
Aux avant-postes de la bataille de l’innovation
Chargée de la promotion des start up depuis novembre 2021 au sein de la Mission French Tech (rattachée à la Direction Générale des Entreprises) Clara Chappaz, entrée au Who’s Who en 2022 (!) a su consolider la place de la France dans l’écosystème mondial de l’innovation, en particulier dans les domaines de l’IA et de la transition écologique, dans un contexte passé de l’enthousiasme aveugle de l’après Covid, à la raison constructive et combative de la crise inflationniste. Bataillant toujours pour favoriser des levées de fonds en centaines de millions d’euros qui ont permis aux jeunes pousses françaises ambitieuses de gagner du temps et des moyens de grandir.
Déjà un programme, un lourd défi
Dans un entretien avec notre média, Wazup-Intech, elle soulignait, en mai 2024, que les startups de la French Tech « ne se contentent pas de changer nos modes de consommation mais participent à l’optimisation des entreprises françaises ». Elle insistait aussi sur- la nécessité de créer un écosystème robuste où les startups, notamment celles de l’IA puissent trouver à la fois, des financements, des talents/compétences, et un cadre réglementaire stimulant. Un vrai programme de secrétaire d’Etat… Un vrai défi aussi quand on sait que les investisseurs sont devenus frileux, que les diplômés de grandes écoles sont courtisés par l’étranger et que la réglementation se cherche encore une voie entre défense du consommateur et promotion de l’innovation.
Une venue déjà saluée par son prédécesseur (2019-2022) Cédric O :
Et par Roxanne Varza, la Directrice de Station F
Passionnée de design
Coté vie perso, Clara Chappaz, qui vit dans un appartement de type industriel, dans le 11e arrondissement de Paris, est aussi une passionnée de design intérieur. Passion qu’elle partage avec son compagnon, Paul Depardon, un autre acteur du monde des start-ups, passé 6 ans chez Frichti avant de rebondir en 2023 chez Jump, plateforme de services financiers innovants dédiée aux indépendants.
C’est donc une fille d’entrepreneur de la Tech, un soutien légitime et convaincu aux start-ups et à l’entreprenariat innovant qui arrive à la tête de ce nouveau secrétariat d’Etat. On attend maintenant de savoir : aura-t-elle les moyens de concrétiser son ambition pour la France ?