A l’occasion du Sommet sur l’IA, la startup française Mistral AI a multiplié les annonces dans de nombreux secteurs : administration, industrie, défense, télécoms, data centers… Comme un pied de nez aux géants du secteurs qui croulent sous les moyens sans faire d’étincelles. Mistral, la nouvelle star de l’IA ? Sa stratégie fait tout pour.
DeepSeek a eu son heure de gloire puis… pschitt, méfiance générale ! Discret, efficace et porteur de valeurs, le français Mistral AI vient au contraire de se placer durablement dans la lumière. Profitant du Sommet pour l’action sur l’IA, organisé à Paris les 11 et 12 février, Mistral AI et son dirigeant co-fondateur Arthur Mensch ont brillamment monopolisé l’actualité confortant son image d’IA de référence auprès des 1500 participants venus du monde entier.
Fer de lance et locomotive
Bien que jeune startup – et française – Mistral et son modèle Large est déjà reconnue mondialement pour l’efficacité de son IA générative. Son CEO, Arthur Mensch a profité du sommet et de la présence à Paris de 1500 personnalités politiques, dirigeants d’entreprises, ingénieurs de renom, investisseurs… venus du monde entier pour enfoncer le clou de son efficience, de sa différence et de ses ambitions.
Ouvertement adoubé durant cet événement par le président de la République, Emmanuel Macron, soutenu très concrètement par l’entrepreneur-investisseur Xavier Niel, le CEO de Mistral a dévoilé et détaillé plusieurs partenariats stratégiques déterminants, avec , par exemple, Veolia, Free, Orange, Stellantis, France-Travail… annonçant une IA 2.0, celle des usages ciblés.
Une application mobile qui cartonne déjà
Très actif, Arthur Mensch a donc profité du sommet pour faire des annonces. Comme celle de son application gratuite pour mobile et tablettes, « Le Chat », puissante, souple, plus fiable et économe en énergie que ses concurrents. Le Chat s’est propulsé dès sa sortie parmi les applis d’IA les plus téléchargées. Soutien de poids, Xavier Niel, patron de Free, s’est empressé d’offrir gratuitement (durant 12 mois) sa version Pro aux 15,5 millions d’abonnés à Free-mobile. Un vrai tremplin dans la diffusion des technologies d’IA vers le grand public.
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Engagement fort, sûr et pour l’Europe
Le sommet a également été l’occasion pour Mistral AI de réaffirmer son engagement pour une IA éthique et responsable, en phase avec les valeurs européennes, et à contre-pied de la position libertarienne des Etats-Unis, repartis mécontents.
L’occasion aussi de dévoiler un énorme projet d’investissement, d’un montant de trois milliards d’euros, pour un centre de données qui sera basé en France. De quoi consolider son ancrage européen et disposer d’une énergie moins chère et non polluante.
Des projets à l’avant-garde de l’IA
- Stellantis : Mistral AI a annoncé en amont du Sommet sur l’IA avoir noué un « partenariat stratégique » avec le groupe automobile Stellantis (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Fiat, Chrysler, Dodge…). L’objectif est de développer des voitures pilotées par la voix grâce à l’IA, mais pas que. Stellantis, qui a déjà intégré ChatGPT sur certaines Citroën, sans grand succès, mise sur Mistral pour améliorer aussi la qualité/rentabilité de sa production. Par exemple, explique le groupe automobile, « en aidant les ingénieurs à identifier, comparer et optimiser les sélections de pièces dans le but de maximiser la réutilisation à l’échelle mondiale ». De quoi optimiser les coûts de production et améliorer l’efficacité des processus de fabrication. Pour Mistral, c’est une reconnaissance de taille et un pied placé dans la porte de l’Industrie qui lui ouvre des perspectives énormes…
- Veolia : annoncé le 5 février, cet accord prévoit que l’IA de Mistral sera intégrée par Véolia afin de permettre une meilleure gestion de ses sites industriels en produisant des interfaces dites naturelles, pour dialoguer , notamment par la voix, avec chaque usine.
- Agence France-Presse (AFP) : Un autre accord notable a été passé, mi-janvier, avec l’AFP, Agence France Presse, visant à intégrer des fonctionnalités d’IA pour aider les utilisateurs de Mistral à organiser leurs tâches, trouver des informations fiables et préparer des documents… sans souci de droits d’’auteurs ou plagiat. Une réponse au problème des fakes news aussi et donc de confiance des utilisateurs.
- Un pas dans la Défense : le ministère de la Défense a dévoilé durant le sommet une collaboration avec Mistral AI pour repenser l’armée avec des solutions d’intelligence artificielle, dont une plateforme de services. Ce partenariat vise aussi à moderniser les opérations militaires et à intégrer des technologies avancées dans la défense nationale. On pense notamment aux drones et armes autonomies. C’est dans cet esprit que Mistral et l’Allemand Helsing, qui travaille avec différents gouvernements européens ont aussi annoncé un partenariat pour améliorer l’efficacité des matériels de défense existants.
- Microsoft et autres investisseurs : La startup a également établi des partenariats avec des géants technologiques comme Microsoft, Salesforce et Nvidia. Ces collaborations permettent à Mistral AI de bénéficier de ressources financières importantes mais aussi technologiques, avec des GPU de dernières générations qui contribueront à accélérer les délais de réponses et de calcul de son IA. Une carte maitresse pour préserver et asseoir sa place dans le peloton des leaders de l’IA.
Cette intense semaine d’annonces productives a fini d’installer Mistral AI comme un sérieux challenger des géants américains, capable, avec beaucoup moins de moyens financiers, de faire aussi bien sinon mieux. Xavier Niel n’a-t-il pas déclaré dernièrement : « Mistral va tuer DeepSeek dans les deux mois » ?! Son secret ? « Nous sommes plus créatifs, plus rapides et nous faisons moins de politique », glisse Arthur Mensch. Sans compter une vraie stratégie de développement !
- Légende : Image générée par l’IA représentant Arthur Mensch, PDG de Mistral AI au volant d’une Peugeot électrique, pilotable à la voix, avec en toile de fond une usine Veolia.