Les 10 et 11 février se tient à Paris le « Sommet pour l’action sur l’I.A.». Evénement stratégique mondial réunissant grands patrons de la tech, scientifiques, chefs d’Etat, il a pour objectif de faire un point d’étape et de définir les règles d’une IA 2.0.
Paris s’apprête à devenir durant une semaine, la capitale mondiale de l’intelligence artificielle (IA) avec la tenue, du 6 au 11 février, du 3e Sommet pour l’action sur l’IA. Cette édition, organisée par la France en partenariat avec l’Inde, réunira le gratin de l’IA, mais aussi des chefs d’État, des scientifiques de renom, des entreprises technologiques de haut niveau et des représentants de la société civile pour discuter des enjeux et opportunités liés à cette technologie révolutionnaire.
Un contexte marqué par une course mondiale débridée
Ce sommet s’inscrit dans un contexte compliqué, mêlant actions anti-régulation, interrogations éthiques et compétition internationale exacerbée autour de l’IA. Plus encore depuis qu’aux États-Unis Donald Trump a annoncé (le 20 janvier) un plan colossal de 500 milliards de dollars sur 4 ans pour renforcer la position américaine dans ce domaine stratégique. Pendant ce temps, la Chine continue d’investir massivement pour devenir le leader mondial de l’IA d’ici 2030.
Face à ces géants et à leur puissance financière, la France entend jouer un rôle central en promouvant une IA éthique et durable, tout en valorisant son écosystème national qui compte plus de 1 000 startups spécialisées et des infrastructures de pointe comme le supercalculateur Jean Zay.
Un casting prestigieux
Parmi les personnalités attendues figurent Sam Altman, PDG d’OpenAI, Dario Amodei (Anthropic), le français Arthur Mensch (Mistral AI), ainsi que plusieurs prix Nobel comme Demis Hassabis (chimie) et Daron Acemoglu (économie).
Des figures politiques influentes, notamment Donald Trump et Elon Musk, ont également été invitées par l’Elysée.
Les temps forts du sommet
Le Sommet se déroulera au Grand Palais et sera structuré en deux journées riches en échanges :
- 10 février : Forum international
Au programme de la première journée, des échanges très attendus. Plusieurs conférences et tables rondes aborderont des thèmes clés tels que :
– L’avenir du travail avec l’IA.
– La lutte contre la désinformation grâce aux technologies avancées.
– La gouvernance mondiale d’une IA inclusive.
– Des démonstrations technologiques et projections artistiques mettront en lumière les applications concrètes de l’IA dans divers secteurs.
- 11 février : Session plénière des chefs d’État
– Une centaine de dirigeants mondiaux, dont Emmanuel Macron et Narendra Modi, échangeront sur les politiques nécessaires pour encadrer le développement de l’IA. On attend avec impatience le point de vue d’Elon Musk s’il fait le déplacement…
– Une déclaration commune pourrait être adoptée pour promouvoir une IA respectueuse des droits humains et de l’environnement.
En parallèle, des événements préliminaires auront lieu dès le 6 février à Paris-Saclay, où chercheurs, entreprises mais aussi grandes écoles comme Polytechnique, feront le point sur les dernières évolutions de l’IA et exploreront les défis scientifiques actuels et à venir. Des ateliers culturels ouverts au public se tiendront également les 8 et 9 février à la Bibliothèque Nationale de France.
Des attentes très élevées
Ce rendez-vous exceptionnel, le 3e du genre, vise à répondre à trois objectifs majeurs : rendre l’IA accessible, sûre et indépendante pour tous, promouvoir des technologies plus respectueuses de l’environnement et établir une gouvernance mondiale efficace qui reflète la diversité des acteurs. Autant dire, des ambitions XXL !
En rassemblant autant d’acteurs influents, Paris ambitionne non seulement d’être un lieu de dialogue mais aussi un moteur pour façonner l’avenir technologique mondial. La France, qui souhaite laisser son empreinte sur ce chemin en construction de l’IA, espère que ce sommet aboutira à une déclaration ambitieuse fixant les bases d’une Intelligence artificielle au service du progrès collectif. Mais il n’est pas acquis que l’air du temps, plutôt favorable à la déréglementation et au libertarisme, ne bride tant d’espérances.
A moins que, si on l’interroge, l’IA ne suggère de nouveaux chemins originaux et consensuels…