A peine de retour dans le bureau ovale, Donald Trump, a tenu à frapper fort, dès mardi soir, en annonçant un gigantesque programme d’investissements dans l’intelligence artificielle (IA). Ce projet, baptisé « Stargate », bien qu’il n’est plus rien à voir avec la science-fiction, prévoit un engagement financier – privé – d’au moins 500 milliards de dollars sur quatre ans, visant à positionner les États-Unis comme leader mondial dans ce domaine stratégique et, accessoirement reléguer la Chine sur le banc des spectateurs, malgré une certaine avance et la forte implication de ses grandes entreprises.

Projet Stargate : une ambition sans précédent

Réélu président, Trump est avant tout un homme d’affaires, et il tient à le rappeler au monde entier. D’évidence il s’est préparé de longue date pour ce 2nd mandat, lançant sans plus attendre une nouvelle guerre sur son terrain favori : le business. On ne parle plus là de droits de douanes ou d’extension territoriale mais d’une grande bataille technologique, ou « tech war », celle de l’Intelligence Artificielle, domaine d’excellence de l’Amérique auquel il ambitionne d’ouvrir la porte des étoiles. Et avec son pouvoir de président, il a déjà commencé à éliminer les obstacles potentiels à cette ambition.

Dévoilé mardi, le programme Stargate repose donc à la fois sur un investissement privé massif de 500 milliards de dollars d’ici 2029, et sur trois piliers principaux :

  1. Construction de data centers gigantesques : ces infrastructures, dotées d’une capacité énergétique de 5 gigawatts chacune, sont essentielles pour le stockage et le traitement des données massives générées par les technologies énergivores de l’IA, notamment l’IA générative. Les premiers chantiers sont déjà en cours au Texas.
  2. Création massive d’emplois : Plus de 100 000 postes devraient être créés immédiatement, a martelé Trump, principalement dans les secteurs de la construction, des technologies de l’information et de l’énergie.
  3. Partenariats stratégiques : Le projet est porté par trois acteurs majeurs :
  • OpenAI, pionnier de l’IA générative.
  •  Oracle, spécialiste du cloud computing.
  •  SoftBank, géant japonais des investissements technologiques. Ce dernier a déjà annoncé un déblocage immédiat de 100 milliards de dollars pour lancer le projet.

Contexte économique et géopolitique favorable

L’annonce intervient alors que l’intelligence artificielle est devenue un secteur clé de la compétition mondiale. En 2023, les investissements globaux dans l’IA étaient estimés à environ 200 milliards de dollars, un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2030 selon certaines projections. Avec Stargate, les États-Unis cherchent à rattraper leur retard face à la Chine et à consolider leur souveraineté technologique.

Donald Trump a souligné que cet argent aurait pu être investi dans d’autres pays, notamment en Chine, mais qu’il servira désormais à renforcer l’économie américaine. Ce positionnement protectionniste s’inscrit dans une stratégie plus large visant à rapatrier des capitaux et des emplois sur le sol américain.

Opportunités mais aussi défis éthiques et écologiques

L’IA est déjà à sur une position charnière de son évolution : appropriation par les entreprises, développement sur de nouveaux secteurs, progrès technologiques… C’est donc le moment de passer la seconde !

  • Opportunités :

Leadership technologique : Stargate pourrait propulser les États-Unis en tête des innovations IA, avec des applications allant de la médecine (vaccins personnalisés) à la cybersécurité.

Impacts économiques : Outre les créations d’emplois directs, le projet devrait stimuler des secteurs connexes comme l’immobilier, l’énergie et la construction.

  • Défis :

– Environnement : La construction et l’exploitation des centres de données nécessitent une consommation énergétique massive, soulevant des questions écologiques à une époque où la transition verte est cruciale. Mais on sait déjà l’option choisie par Trump : « drill, baby, drill »… .

– Régulation : L’annulation récente par Trump des décrets de régulation sur l’IA adoptés sous Joe Biden suscite des inquiétudes quant aux risques d’utilisation abusive ou non contrôlée de ces technologies. L’Europe, sur ce plan, aura aussi son mot à dire, pourvu qu’elle parle d’une seule voix.

Clairement, Donald Trump, probablement inspiré par Elon Musk et consorts, mise sur cette technologie innovante pour redynamiser l’économie américaine tout en consolidant le rôle des États-Unis comme leader technologique. Mais pour que ce pari soit gagnant, il faudra répondre aux défis environnementaux et éthiques qui accompagnent cette révolution. Et anticiper les réponses de la Chine qui, c’est déjà certain, ne va pas rester longtemps sur le banc à regarder faire.